samedi 08 novembre 2008
La crise s'aggrave, Barack Obama montre qu'il est prêt
Barack
Obama entouré, hier, de son équipe économique. Les médias américains
ont remarqué ses traits fatigués, marques d'une très longue campagne.
Et sa détermination. : Reuters
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Il ne s'installera à la Maison-Blanche que dans onze semaines. Mais,
alors que l'Amérique entre en récession,le futur Président a voulu
rassurer les marchés et l'opinion.
Trois jours seulement après son élection, Barack Obama a tenu sa
première conférence de presse vendredi. Sujet: l'économie, forcément.
Le futur Président a souligné l'urgence.
« Nous
nous sommes réveillés ce matin avec la triste nouvelle que 240 000
emplois ont été perdus en octobre (...) Nous sommes confrontés au plus
grand défi de notre vie », a-t-il souligné. Il s'attend à ce que deux millions de chômeurs s'ajoutent, l'an prochain, au 10 millions déjà recensés.
Dream teamBarack
Obama, flanqué du futur vice-Président, Joe Biden, venait de réunir,
dans un grand hôtel de Chicago, les conseillers économiques de son
équipe de transition. Il y avait là Larry Summers et Robert Rubin, deux
anciens secrétaires au Trésor de Bill Clinton, et Timothy Geithner, le
patron de la Réserve fédérale à New York, qui alertait, depuis 2005,
sur les dangers de la finance folle.
L'un de ces trois-là
pourrait être nommé, dans les jours qui viennent, secrétaire au Trésor.
Un poste clé lorsque Obama prendra les manettes, le 20 janvier. D'ici
là, il entend ne pas gêner George Bush. Il l'a souligné d'entrée:
« Il n'y a qu'un gouvernement et il n'y a qu'un Président.»Son
apparition d'hier avait trois objectifs à une semaine seulement du G20,
auquel il ne participera donc pas, quoique George Bush lui ait ouvert
la porte : 1) Montrer qu'il prend la mesure de la crise. 2) Montrer
qu'il est déjà au travail. 3) Montrer qu'il est entouré d'une
dream team (équipe de rêve).
Car
il y avait à ses côtés une brochette d'éminences : Eric Schmidt, le PDG
de Google. Et aussi, au téléphone, depuis Omaha (Kansas), Warren
Buffett, 75 ans, l'homme le plus riche au monde, véritable gourou qui a
fait fortune sans quitter sa ville natale, en investissant dans les
fleurons de l'économie réelle, tels Coca-Cola et Gillette.
Ou
encore Paul Volcker, qui devrait s'installer à Washington, dès la
semaine prochaine, avec une équipe restreinte, pour travailler en lien
avec les équipes de Bush.
Priorités: la classe moyenneet l'automobile
S'il n'a fait aucune annonce, Obama a indiqué quels caps il fixerait dès sa prise de fonction pour
« sortir de l'ornière où (l'on) est tombés ». Il y en a trois : 1) un
« plan de sauvetage pour la classe moyenne »,
allongeant la durée d'indemnisation du chômage et instaurant des
ristournes d'impôt sur la création d'emploi ; 2) des mesures pour
éviter que la crise financière ne se propage aux PME ; 3) un plan
spécifique pour l'automobile,
« colonne vertébrale de l'industrie américaine », pour aider ce secteur à se reconvertir dans la production de véhicules peu gourmands.
Tout cela figurait déjà dans les promesses de campagne du candidat Obama. Hier soir, le futur Président a martelé qu'
« on ne peut attendre », manière de peser, déjà, sur les choix de l'administration finissante.
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